Bernard Moitessier s’est attaché à défendre des causes qui lui tenaient à cœur à travers des campagnes épistolaires.
« Ça fait deux lettres qui iront probablement directement dans la corbeille à papier avant d’arriver sur leurs bureaux présidentiels. Au fond, je n’en sais rien, et je trouve que c’est mieux de leur avoir écrit, même s’il n’y a qu’une chance sur un million que cela serve à quelque chose. »
Il réédite son appel en 1980 auprès des maires de France en contactant les journaux :
Commentaire :
« Cette lettre a été envoyée à environ dix journaux en France. Avec beaucoup de mal, elle a fini par être publiée dans le « Figaro » et le « Nouvel Observateur » qui ont tous deux coupé le quatrième paragraphe. « Le Sauvage » l’a publiée intégralement, un ou deux mois plus tard. »
Le premier maire à répondre positivement est Georges Lambert de Lachelle (Oise), qui a reçu le chèque. Bernard Moitessier rendra visite par curiosité à Lachelle en 1986 , constatera les différentes espèces plantées : pommiers, noisetiers, cerisiers et sera chaleureusement reçu par le maire toujours en poste.
Une rue de Lachelle bordée d’arbres fruitiers
© Collection Moitessier
Depuis, l’idée a été reprise ici et là, et quelques plantations, en hommage à Moitessier, ont eu lieu à Lachelle et au Bono en 2004, à l’occasion du dixième anniversaire de son ultime départ et en juin 2018, à l’occasion du départ de « La Longue Route 2018 ».
Moitessier propose de stoppebr la course à l’armement, constatant que chaque coté détient déjà de quoi faire sauter la planète.
Desescalade nucleaire Journal US
Il continuera une fois en France entre 1986 et 1988 et à alerter les medias, présidents, artistes… avant de se réjouir de la chute du mur de Berlin en 1989.
« Il faut bien admettre que l’espèce humaine est conduite par des hommes à moitié fous. Espérons que les femmes sauront un jour se réveiller pour préserver la Vie en attendant l’éveil de l’Intelligence au sein de l’humanité. »
Heurté par les paroles sanglantes de l’hymne nationale, il se décide à écrire une lettre au chef de l’État (avec copie à plusieurs journalistes) pour donner son opinion sur ce qu’il considère comme un « chant guerrier qui porte aux nues l’orgueil et la haine » et propose d’en changer les paroles pour « inventer une nouvelle ère, celle de la main généreuse tendue vers son prochain. » Il justifie sa démarche avec ce constat « pour faire face aux défis du futur, notre monde inquiet a besoin de valeurs morales ; pas de canon ni de gros drapeaux. »